Comment méditer?

Cet article est le second d’un dossier sur « La méditation ». Découvrez : Pourquoi méditer?

Texte écrit par Dominique VINCENT, praticien en psychothérapie et formateur, enseignant la méditation depuis les années 70.

Introduction

Découvrir l’état de méditation est extrêmement simple et en même temps extrêmement difficile. Extrêmement simple car il suffit de s’arrêter, de rester debout ou de s’asseoir ou de s’étendre et de juste savourer le fait d’être ici maintenant, tel que je suis, sans but, sans passé et sans futur, car réellement n’existe que l’instant présent. Extrêmement difficile car nous vivons avec des milliers de désirs : les expériences que nous voulons réaliser, les pouvoirs que nous voulons acquérir – biens matériels, argent, automobile, maison, relations amoureuses, voyages, professions, etc.

Nous voulons améliorer notre caractère, nous voulons peut-être réussir spirituellement, gagner notre ciel ou devenir un maître. Toutes ces choses, nous les voulons d’une façon agressive et rapidement. Nous avons travaillé fort pour les obtenir car nous savons que la vie est courte et la compétition est grande. S’asseoir en paix est extrêmement difficile pour une autre raison: nous sommes pleins de regrets, de ressentiments, de chagrins, peut-être même de haine, de désir de vengeance, en même temps que de mécanismes d’auto-jugement, de dénigrement de nous-mêmes. Tout cela parce que nous restons accrochés, identifiés à notre passé qui, pourtant, n’est plus qu’un vieux film usé dans les archives de notre cerveau.

Même si ces souvenirs sont profondément enfouis dans notre inconscient, ils modifient notre relation aux gens et aux choses, notre perception de la réalité devient colorée de méfiance et d’amertume. Si ces souvenirs émergent encore dans notre processus mental, ils nous rendent préoccupés, anxieux, tristes, amers, etc.

La méditation, un processus

C’est pour résoudre ces difficultés que les écoles de méditation ont développé différentes techniques qui peuvent nous aider à nous centrer malgré tous ces obstacles. Rechercher l’état de méditation devient un processus qui prend du temps, des heures, des années, une vie. Il est bon de se rappeler que ce processus est une joie en lui-même. Ce n’est pas une ascèse où nous avons à souffrir des heures durant pour atteindre une sorte de paradis intérieur. Le processus de se connaître est une joie en lui-même et une technique n’est réellement profitable que si elle est agréable. Il est bon d’explorer plusieurs techniques pour ensuite choisir et pratiquer celle où nous avons le plus de plaisir. Rappelons-nous toujours qu’il ne s’agit pas de refuser quoi que ce soit de l’expérience humaine mais de la vivre centré. Comme le dit un maître Zen, « Comprendre le tao n’est pas difficile, mais il ne faut ni amour, ni haine, ni choix, ni rejet ». Cela ne veut pas dire que nous n’avons pas à vivre de l’amour, de la haine, des préférences, mais que nous pouvons accepter totalement tous ces états sans en juger aucun, sans rester accroché à ce qui, de toute façon, change continuellement.

Comment méditer?

Au cours des âges, l’humanité a expérimenté différents types de méditations en fonction de l’évolution des conditionnements sociaux, des états de vie professionnelle, etc. Un moine tibétain, dans une grotte gelée de l’Himalaya, médite différemment du guerrier japonais du Moyen-âge ou de l’homme d’affaires de Manhattan.

Il existe bien des techniques de méditations, immobiles ou actives.  C’est un plaisir d’en expérimenter plusieurs et de choisir celle qui nous convient à tel moment de notre vie.

Au début de la pratique, et en période de crise, choisissez des techniques actives et cathartiques. Plus vous avancez, plus vous deviendrez capable d’apprécier les techniques passives et le silence qui progressivement s’installe en vous. Pour ma part, soumis comme tout le monde au stress de la vie moderne, je reviens régulièrement avec plaisir pour des périodes plus ou moins longues à des méthodes actives. Le reste du temps, je fais les exercices de Qigong et un minimum de 30 minutes de Vipassana par jour. Dans la vie courante, j’essaie de rester connecté aux signaux de mon corps et j’utilise les moments d’attente, à la banque ou ailleurs, et les transports en commun, pour méditer.

Voici quelques méditations, traditionnelles et modernes, que j’ai expérimentées et qui m’ont été utiles. Il en existe beaucoup d’autres:

 

Vous découvrirez dans le prochain article : Les méditations actives

4 réponses
  1. veronique dit :

    Je partage totalement cet avis que la méditation est à la base un exercice sur l’esprit pour apprendre à rester centrer sur le présent et à laisser place aux émotions justes. Et que le but de cet exercice est de le transposer dans le quotidien à chaque instant pour prendre plaisir dans le moment présent et vivre pleinement.

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  2. Pierre dit :

    Merci pour cela…
    Méditer semble compliqué, et pourtant, « se poser », « être là », « ressentir », sont autant de quasi-synonymes de « méditer », qui souvent semble être une « grande affaire », un peu complexe et difficile…
    dit autrement, on peut regarder la méditation comme une action (il faut bien faire des choses pour cela), mais aussi comme un état d’être, que l’on peut expérimenter dans l’accueil de ce qui est, sans (trop) d’efforts.

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    • Thierry dit :

      Merci Pierre. Je te rejoins sur le fait que ce qui semble être une action (Méditer en utilisant telle ou telle technique) au départ se transforme progressivement en état d’être (Etre centré, être dans la pleine conscience de ce qui est, de ce qu’il se passe pour moi à chaque instant). Je réalise quotidiennement à quel point tout peu être considéré comme étant méditatif : Faire la cuisine, faire du sport, etc., dès lorsque je le fais en pleine conscience, de manière centrée sur ce que je suis en train de faire.
      Finalement, je vois la pratique de la méditation en utilisant des méthodes comme un apprentissage à intégrer pleinement pour le transposer dans mon quotidien.

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