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Combien de temps l’espèce humaine pourra-t-elle survivre sans amour ?

La fonction des orgasmes

Combien de temps l’espèce humaine pourra t’elle survivre sans amour ?

Voilà une question qui m’a interpellé lorsque j’ai lu les premières pages du livre « Fonctions des orgasmes » du Dr Michel ODENT. Je vous propose de découvrir ici les grandes idées présentées dans son ouvrage.

Fonctions des orgasmes - Michel ODENT

Le réflexe d’éjection du fœtus

L’orgasme génital et l’accouchement présentent de nombreuses similitudes dans leur fonctionnement. Nous pourrions dire que les deux s’appuient sur les mêmes mécanismes.

Même si cela est peu connu, de nombreuses femmes témoignent d’un état extatique ou d’un orgasme lors de la naissance de leur enfant par voie naturelle.

Tout comme l’orgasme génital nécessite un profond abandon de soi, il existe un « réflexe d’éjection du fœtus » qui nécessite un profond relâchement de la femme en travail. Celui-ci peut se faire lors d’un accouchement physiologique (hors péridural et hors césarienne), et se trouve favorisé par les conditions suivantes :

  • Parler le moins possible pour réduire à son minimum les processus mentaux de la femme en travail
  • Préférer une lumière basse, en plaçant par exemple quelques bougies uniquement
  • Laisser la femme se mettre dans la position que son corps lui indique intuitivement (une bonne capacité d’écoute à son corps pouvant être favorisée par la pratique du Yoga pendant les mois qui précédent, par exemple)
  • Laisser faire les mouvements qui viennent naturellement, sans contraintes
  • Laisser la femme crier comme elle le souhaite, quelque soit le vocabulaire utilisé !
  • L’accouchement devra avoir lieu dans un environnement dans lequel la femme se sentira en sécurité et à son aise
  • Peu de personnes autour et pas de caméra si cela la met mal à l’aise

Tout comme pour un orgasme génital, intervenir ou parler réactive le mental, ce qui coupe le processus naturel. Ainsi, pour que le réflexe d’éjection du fœtus puisse avoir lieu, il est important que la femme ne se sente ni observée, ni jugée. Il est nécessaire qu’elle se sente profondément libre de ses actes.

Le rôle des hormones

Dr Michel ODENT nous dit « Dans une perspective hormonale, les similarités entre le réflexe d’éjection du fœtus, le réflexe d’éjection du sperme, l’orgasme génital féminin et le réflexe d’éjection du lait son évident. Le même « cocktail orgasmogénique » est impliqué dans tous les épisodes de la vie sexuelle. Ce cocktail inclut toujours la libération d’ocytocine, l’hormone du calme et de l’amour, et la libération de morphines naturelles, suivies de la libération de prolactine » (Extrait, p. 76).

L’hormone la plus importante de toutes est certainement l’ocytocine car celle-ci est fondamentale dans la création du lien d’amour mère-enfant. L’auteur nous indique : « Nous pouvons raisonnablement prétendre que le pic le plus élevé d’hormone de l’amour qu’une femme a la capacité de libérer pendant toute sa vie se situe immédiatement après la naissance du bébé » (Extrait, p. 28).

Il nous explique par ailleurs qu’il a été observé que « quand l’accouchement des mammifères non humains est perturbé, les effets sont immédiatement et facilement décelables (…). Par exemple, quand les autres mammifères accouchent par césarienne ou avec une péridurale, la mère, en générale, ne s’intéresse pas à ses bébés«  (Extrait, p. 139). Ce phénomène est, bien entendu, beaucoup moins contrasté chez les humains car nous sommes « directement influencés par le milieu culturel » et par notre mental. Par extrapolation, nous pouvons toutefois nous interroger sur les conséquences sur l’humanité de la multiplication des accouchements par césarienne et avec péridurale.

Lors de l’accouchement, une seconde hormone peut intervenir : l’adrénaline.  Elle peut voir deux conséquences :

  • Libérée avant le début du travail, elle pourra avoir pour conséquence de le retarder. C’est ce qu’il peut arriver en cas de danger à l’entour, par exemple en temps de guerre.
  • En revanche, si le danger apparaît alors que le travail a débuté, une libération naturelle d’adrénaline pourra accélérer le processus.

La connexion entre la mère et le bébé

De tout temps et dans toutes les civilisations, l’Homme a inventé des rituels et a développé des croyances qui, in fine, coupent le lien entre la mère et l’enfant juste après l’expulsion. Hors, celui-ci est primordial pour que l’enfant se sente accueilli, d’une part, et pour que la mère développe et libère tout son amour d’autre part.

L’importance de cette connexion a été mise en évidence dans les années 70. Elle est pleinement altérée lors des accouchements par césarienne, où l’enfant est amené rapidement dans une autre pièce que le bloc opératoire où se trouve la mère.

Dr Michel ODENT nous dit : « Dans le cas particulier des minutes qui suivent la naissance, l’hormone « timide » (l’ocytocine) ne se montre qu’à condition qu’il fasse suffisamment chaud, et que la mère ne soit nullement distraite alors qu’elle découvre son bébé par le contact de peau à peau, le croisement des regards, et aussi le sens de l’odorat » (Extrait, p. 29).

« Cela va de pair avec le rituel très répandu qui consiste à se dépêcher de couper le cordon«  (Extrait, p. 35) et « toutes les croyances visant à  interdire le bébé du colostrum et à limiter la durée de l’allaitement«  (Voir chap. VI).

L’amour et son avenir

Dr Michel ODENT nous présente deux scénarios de l’avenir de l’amour : un pessimiste et un optimiste.

Il nous dit « Dans le contexte actuel, il y a de sérieuses raisons d’être pessimiste en ce qui concerne l’avenir de l’amour. (…) Il n’est plus nécessaire d’opposer les accouchements par voie vaginale et les accouchements par césarienne. Il convient plutôt de proposer une nouvelle classification simplifiée de la naissance des bébés (…)d’une part, les naissances qui impliquent la libération d’hormones de l’amour (…) d’autre part, celles qui n’impliquent pas la libération de telles hormones. » (Extrait, p. 128) C’est le cas des « naissances (…) contrôlées par des substituts pharmacologiques » (Extrait, p. 129).

Mais il nous dit également que « Les scénarios optimistes impliquent que les générations futures réaliseront que l’inutilité des hormones de l’amour est l’aspect le plus inquiétant de la domination de la nature » (Extrait, p. 131). Ainsi, tout se joue dans les prises de consciences individuelles, pour une transformation collective.

Conclusion

Dans son livre, Michel ODENT nous rappelle toute la dimension sacrée de l’accouchement physiologique. Il nous présente également l’importance du lien d’amour mère-enfant qui se créé particulièrement lors d’un accouchement naturel, par la libération d’un important flux hormonal d’ocytocine. Celui-ci a lieu après le « Réflexe d’éjection du fœtus ». Il ne se produit pas dans le cas d’accouchements avec péridurale ou avec césarienne.

Il indique l’importance de ce niveau de conscience pour l’avenir de l’Amour au sein de l’humanité.

Il conclut un précisant que « les femmes qui ont besoin de césariennes ou de médicaments pour mettre au monde leurs bébés ne doivent pas se sentir coupables. Elles ne doivent pas trop s’inquiéter pour l’avenir de leurs bébés en tant qu’individus : grâce au milieu culturel dans lequel ils évoluent, les êtres humains ont d’énormes capacités d’adaptation. » (Extrait, p. 144).

Il termine en disant que « ces mères doivent accepter comme tout le monde que les questions se posent en termes de civilisation » (Extrait, p. 145).

A titre personnel, je souhaite rajouter de la modération aux propos de l’auteur. Peut-être a-t-il souhaité volontairement être percutant dans sa prise de position pour faire évoluer les mentalités.

Il m’apparaît en effet important de souligner que le choix du mode d’accouchement (physiologique, péridurale, césarienne) est très personnel et doit être respecté pour le plus grand bien du nourrisson et de la mère. De plus, certains accouchements nécessitent d’être médicalisés. Il n’en demeure pas moins que les bébés sont accueillis dans l’Amour.

Un livre passionnant que je vous invite à découvrir : « Fonctions des orgasmes« , de Dr Michel ODENT :

Fonctions des orgasmes - Michel ODENT

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